- embobiner
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• 1807; altér. de embobeliner, d'apr. bobine1 ♦ Fam. Tromper par des paroles captieuses. ⇒ duper, entortiller. Le vendeur l'a facilement embobiné.Synonymes :- bobinerFamilier. Séduire quelqu'un en vue de le tromper, l'enjôler ; embobeliner, emberlificoterSynonymes :- emberlificoter (familier)- embobeliner (familier)- enjôler- entortiller (familier)embobinerv. tr.d1./d Enrouler sur une bobine. Embobiner du fil.d2./d Fam. Enjôler, séduire.⇒EMBOBINER, verbe trans.A.— Emplois concr.1. [Avec un compl. introduit par sur/autour] Enrouler (quelque chose) autour de quelque chose de circulaire. Embobiner un fil, un câble. (Quasi-)synon. bobiner, enrouler; anton. dérouler, désembobiner, désenrouler. Votre arme Éros n'est pas celle qui me gouverne Autour des cœurs une autre embobine son fil (COCTEAU, Clair-obscur, 1954, p. 115) :• 1. Un touilleur, ces sortes de remorqueurs qui circulent en embobinant et en désembobinant sur leur roue à aubes comme sur un cabestan central inclus dans leur machine à vapeur une chaîne sans fin coulée au fond du lit de la Seine ...CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 314.Rem. La docum. atteste le part. passé employé comme adj. Qui est enroulé (autour de quelque chose ou de soi-même). Des feuilles de papier argenté, des grandes et des petites, et d'autres embobinées et qui se déroulent dans le vent exactement comme des serpentins (ID., ibid., p. 288).2. [Avec un compl. introduit par dans] Envelopper ou empêtrer (quelqu'un ou quelque chose) dans quelque chose. Embobiner son bras dans une écharpe. Synon. embobeliner (vx), emmitoufler. Au part. passé. Le père était embobiné dans une couverture de voyage qui lui montait jusque sur la tête (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Épaves, 1881, p. 1216). Il partait quand même au bureau... Mais on le regardait dans la rue, tout embobiné dans les ouates (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 374). Une grosse mouche embobinée dans une toile d'araignée (SARTRE, Mur, 1939, p. 94).— Emploi pronom. Synon. s'empêtrer. Il vide encore un autre verre... La ficelle se prend, s'embobine dans la roulette du fauteuil... Il tire dessus, il s'embarbouille... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 310).3. [Avec un compl. de moyen] Envelopper (quelqu'un ou quelque chose) au moyen de quelque chose. Elle se hâta seulement d'entraîner Châteaubedeau, par le plus court, à la pharmacie, et là, le soigna à son tour, le pansa de ses mains et l'embobina, quasi tout entier de linges blancs (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 139).B.— Au fig., fam. Séduire (quelqu'un) dans le but de le duper, de le tromper. Synon. embobeliner (fam.), emberlificoter (fam.), enjôler. En voilà une peloteuse qui venait les embobiner (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 754). Mais sa sœur voulait donc devenir une cocotte qu'elle se laissait embobiner par des aristos? (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 116) :• 2. « Il y a un type à nous dans la piaule du curé? » « Oui ». « Il est dégourdi? » « Encore assez. » « Qu'il se laisse embobiner, qu'il fasse semblant d'être convaincu, nous avons besoin d'un informateur. »SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 241.Rem. La docum. atteste a) Embobinage, subst. masc.
) Action d'enrouler (quelque chose) sur une bobine. L'embobinage d'un film (Lar. encyclop. Suppl. 1975).
) Action de se faire duper, de duper quelqu'un. Tous ses démêlés avec les artistes ou les figurants du studio et les petites grues de Montmartre ou de Montparnasse (...) se terminaient par un embobinage, voire un entôlage, dont Jicky revenait honteux et se tortillant (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 77). b) Embobichonner, verbe trans. Séduire (quelqu'un) dans le but de le tromper. Synon. embobiner, embobeliner, emberlificoter. Ah, ils t'ont bien embobichonné, les capitalistes, les vautours! (ARNOUX, Solde, 1958, p. 85).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1813 « enjôler, tromper par des paroles captieuses » (J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., p. 56) cf. 1830 ([L'HÉRITIER], Suppl. Mém. Vidocq, t. 1, p. 311); 2. 1881 « envelopper de vêtement ou de linge » (MAUPASS., loc. cit.). B. 1876, 16 nov. « enrouler autour d'une bobine, former en bobine » (H. DE PARVILLE, Journ. offic., p. 8320, 2e col. ds LITTRÉ Suppl.). A altération d'apr. bobine de embobeliner. B dér. de bobine; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :16. Bbg. GUIRAUD (P.). Le Ch. morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, p. 101. — PRIGNIEL (M.). Entourlouper. Fr. mod. 1971, t. 39, p. 349.
embobiner [ɑ̃bɔbine] v. tr.ÉTYM. 1839, au fig.; altér. de embobeliner, d'après bobine; ou (sens 1.), de em- (en-), bobine, et suff. verbal.❖1 (1876). Rare. Enrouler (du fil) sur une bobine. ⇒ Bobiner, enrouler. || Embobiner un câble.2 Envelopper (qqn, qqch.) dans (qqch.). ⇒ Embobeliner (1.), emmitoufler. || Embobiner un enfant dans une couverture. — REM. Cet emploi est senti aujourd'hui comme une métaphore stylistique du sens 1, mais il est antérieur.3 Fig., fam. Tromper par des paroles captieuses. ⇒ Baratiner (2.), emberlificoter, embobeliner (2.), enjôler. || Il, elle s'est fait, laissé embobiner. || Le vendeur l'a facilement embobiné.1 « Il y a un type à nous dans la piaule du curé ? » « Oui ! » « Il est dégourdi ? » « Encore assez. » « Qu'il se laisse embobiner, qu'il fasse semblant d'être convaincu, nous avons besoin d'un informateur. »Sartre, la Mort dans l'âme, p. 241.2 Le soleil tourne autour de la terre, déclama l'astrologue, et bien fol et bien malicieux celui qui prétend le contraire (…) Ils cherchent tous à m'embobiner, dit le duc d'un air ronchon.R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 151.❖DÉR. Embobinage.COMP. Rembobiner.
Encyclopédie Universelle. 2012.